A la poursuite du bonheur - épisode 3 - Capsule 3

 

Aujourd’hui nous allons voir ce qu’il se passe quand on passe à côté de son émotion. Quand on réagit en pilote automatique et qu’on laisse nos émotions à la porte seules à toquer de plus en plus fort!

Autant il est facile d’accueillir la joie, la sérénité, autant accueillir la colère est une autre paire de manches. La colère et ses autres amis tout aussi désagréables: tristesse, honte, dégoût, irritation  peuvent être bruyants, dérangeants, douloureux parfois même. Pourquoi? Et bien parce que vivre ses émotions ça s’apprend très tôt. Mais pour l’apprendre à son enfant, il faut d’abord pouvoir accueillir les siennes.Vous voyez le cercle vicieux? La bonne nouvelle c’est que ça peut s’apprendre à tout âge. 

Très tôt dans l’enfance on entend des phrases du type: “sois fort, ne pleure pas”, “calme toi”, “ne te met pas en colère”, “ne sois pas triste”, “c’est pas grave”, “tu fais la comédie” etc …. Les émotions des tout-petits dérangent. Elles appuient sur nos boutons d’agacement et de stress. On se sent démunie et on veut que ça s'arrête! On peut se sentir mauvais parents ou mauvais éducateurs de ne pas réussir à les calmer. Ils déclenchent en nous notre propre colère, démasquent nos peurs, nous font ressentir notre impuissance! Notre enfant intérieur crie et hurle de douleur avec ce petit bout!!! Il est alors facile de dire stop à ce qui est vécu comme une agression. Notre amygdale réagit comme s’il était question de vie et de mort. Ce stress peut amener à sortir des phrases qu'on regrettera plus tard ou agir de façon incontrôlée. En d’autres termes, notre enfant intérieur blessé réagit et non notre adulte réfléchi et responsable. 

Face à ces phrases répétées, l’enfant en fait des croyances limitantes. Il comprend qu’il ne peut pas être aimé et accepté en exprimant sa colère et sa tristesse. Cela devient des croyances limitantes qui sculptent sa perception de la vie. Il apprend à gérer ses émotions désagréables en les archivant  dans un dossier bien scellé et labellisé “je ne peux pas être accepté et exprimer ma colère”! Adulte on se détache de ses émotions, on les réprime et les conséquences sont nombreuses. 


Voici une liste non exhaustive des conséquences possibles. Vous pouvez y ajouter les vôtres:

-On se coupe d’une partie de soi. 

-On perd en estime, en confiance en soi et en amour de soi.  

-On peut avoir peur d’une partie de soi. Celle que l’on ne connaît pas, qui fuit avec sa pancarte “si tu es triste, en colère, vulnérable  tu ne seras pas aimé.”

-La dépression et le burnout ne sont pas très loins. Les colères répétées refoulées amènent au burnout. La déception, la tristesse non exprimée, non comprise amènent aux dépressions

-on cède aux comportements addictifs: alcool, sucre, nourriture, drogue, sexe etc …. Chaque stratégie pour oublier, camoufler, enterrer ce qui nous fait mal sera la bonne.


A force de refoulement, l’émotion revient cogner de plus en plus fort. Au lieu de rester quelques secondes, elle s’installe puisqu’elle n’est pas entendue. C’est ainsi que l’on devient son émotion, on change et on habite un caractère qui n’est pas le nôtre.

Une émotion dure de 4 à 7 secondes. Si elle perdure elle devient un sentiment et dure environ 4 heures. Puis s’il n’y a toujours pas de réaction, elle devient une humeur qui peut durer plusieurs jours. Si il n’y a toujours pas de réaction, elle devient un tempérament qui dure de quelques mois à quelques années et enfin un caractère. 

Vous n’êtes ni votre colère, ni votre tristesse, ni votre dépression … Ce n’est qu’une stratégie pour vous faire réagir!

Tous ces processus se font de façon inconsciente et répondent parfaitement à l’image que la société veut de nous. C’est une façon d’éduquer classique, courante qui pour certains fonctionne car les enfants s’adaptent, même s’ils doivent se couper d’une partie d’eux pour le faire. Les neurosciences aujourd’hui mettent à jour que ce n’est pas un mode éducatif ou une façon saine de “gérer” ses émotions. Ne pas les exprimer, ne pas leur faire de place, sécrète des hormones telles que le cortisol qui détruit le cerveau, engendre de l’anxiété qui elle-même est destructrice sur tous les plans de la vie (santé, personnel, professionnel etc …). 


La bonne nouvelle c’est que rien n’est jamais trop tard. Il est tout à fait possible de décider consciemment de changer cette relation à soi et de développer son intelligence émotionnelle. Le spécialiste a ce sujet est Daniel Goldman dont nous parlerons dans le prochain article. 


Pour changer ces habitudes je vous propose une pratique qui vous permettra d’aller à l’écoute de vos émotions, d’en comprendre le message et de poser des actions. Vous verrez c’est un voyage intérieur qui nous allège. On prend du recul, on comprend ce qui se passe en nous et on pose des actions. L’émotion est alors entendue, elle repart pour laisser place à la sérénité et / ou à la joie. 

Chaque jour, prenez  votre carnet et 15 minutes pour vous.

  1. Repenser à une situation qui a provoqué des émotions désagréables

  2. Quelle est la situation? Décrivez ce qu'il se passe avec le plus de détails possible

  3. Qu'est ce que tu ressens physiquement?   (où  y  a  til  des  tensions,  de  la  chaleur,  contractions,  des picotement, mal au ventre, nausée, mal de tête, dos etc..)

  4. Quelles sont les différentes émotions qui composent cette expérience émotionnelle? Choisir minimum 3 émotions Tristesse, colère, frustration, anxiété, peurs, mal être …

  5. Si chaque émotion était porteuse d'un message de changement pour toi, quel serait le message de chaque émotion?

  6. Quels sont les actions que tu dois poser en réponse à chaque émotion?