L'alcool. Pourquoi je bois?

 


J’ai eu la chance d’être invitée par la Queen de la radio: Viviane de "La radio libre de vivi”. Nous avons parlé de l’alcool, des femmes et de ce cocktail Patriarcal. C’était ma première radio (oui ça s’entend un peu), et cette expérience m’a beaucoup appris!


Il me tient à cœur de partager cet article  avec vous pour aller plus loin, et prendre le temps d’exposer mon expérience et ma vision. 

Alors si ce sujet vous intéresse c’est parti, le décollage commence dans … 5… 4…. 3…. 2 …. 1 :


Que se passe t’il dans le corps quand on boit de l’alcool?


La particularité de l’alcool est que sa molécule, l'éthanol, est de très petite taille et s’infiltre et se diffuse partout avant de passer par la case digestion. 


L'absorption de l'alcool commence dès qu’il entre en contact avec les muqueuses de  la bouche et se poursuit jusqu’à l’intestin grêle. Seul un quart de l'absorption se fait au niveau de l’estomac.


Son autre particularité est qu’il se dissout dans l’eau. Nous sommes constitués majoritairement d’eau, entre 45 et 60% chez les femmes et entre 50 et 65% chez les hommes (il y a la aussi une inégalité homme femme mais on va pas chipoter). Une fois dans le sang l’alcool voyage mais va principalement dans les organes les plus vascularisés comme le cerveau et le  foie. 


*Son action est très rapide. Si l’estomac est vide, l'alcool sera absorbé en 20 minutes. S’il est plein, il faudra 90 minutes environ.


Le corps considère l’éthanol comme un poison et ne peut pas le laisser à l’état pur dans l’organisme. Il sera traité en priorité par le foie à 90% et le reste sera éliminé tel quel par les urines, la sueur, la respiration …. Ah cette douce et âcre odeur d’alcool de fin de soirée !!! Vous voyez? Vous sentez?


Le foie est notre station d’épuration, il traite tout ce qui est considéré comme toxique dans notre organisme (pollution, pesticides, **hormones**, médicaments, alcool, résidus non digérés …), et il a du boulot!. C’est ici que l’alcool sera transformé en molécules qui pourront être éliminées ou stockées par l’organisme**. Des enzymes prennent en charge l'éthanol et le transforme en Acétaldéhyde puis en Acétate. Le problème est que l'acétaldéhyde est une molécule cancérigène. Quand il y a une forte consommation d'alcool, cette molécule ne peut pas être transformée immédiatement en acétate et circule librement dans les tissus provoquant des radicaux libres et des inflammations. Un terreau particulièrement bénéfique pour la formation de cancer

Comme toute usine, le foie à des limites de rendement et il est très sollicité. Il ne peut métaboliser qu’une certaine quantité d’alcool par heure (entre 0,14 et 0,25 g/h). Cette capacité dépend de chaque personne: la génétique, le sexe, la taille du foie, le nombres d’enzyme, l’état du foie etc… 


Les femmes en moyenne supportent moins bien l’alcool. L'alcoolémie monte plus rapidement pour la même quantité d’alcool. Ceci est dû au fait que les femmes ont souvent un poids inférieur à celui de l’homme, leur masse d’eau et de graisse sont différentes. Les femmes ont moins d’eau et plus d’acide gras dans le corps. L’alcool a donc moins de place pour se répandre, le taux est alors plus concentré et l’alcoolémie plus élevée. 



Et le cerveau?


Il est particulièrement touché car il a besoin d’un important volume de sang pour fonctionner. 


L’éthanol bouleverse la chimie du cerveau et la communication entre les neurones.  Dans un premier temps, les effets de l’alcool amènent à une réduction du stress et des inhibitions. On peut ressentir un calme ou une stimulation en fonction de notre humeur de base. Puis les effets s’inversent. Les études montrent que la répétition et la quantité d’alcool consommé engendre anxiété et dépression. Et surtout une dépendance!


ZOOM sur le cerveau


Les neurones de notre cerveau communiquent grâce à des neurotransmetteurs. Ces neurotransmetteurs sont porteurs d’un message et le transmettent d’un neurone à un autre.C’est là que vient agir l’alcool.  


L’éthanol bloque la circulation de certains neurotransmetteurs (le glutamate un excitant du cerveau) et facilite par contre la circulation d’autre neurotransmetteurs (le GABA, un calmant, l’endorphine,  l’euphorisant) ! Imaginez le déséquilibre. Bien que les premières sensations soient agréables (euphorie, calme, pic d’énergie, libération du stress), le ralentissement des zones du cortex prend rapidement la suite: le raisonnement devient difficile, le langage est cotonneux, la concentration se balade comme un papillon… Bref, on se retrouve avec les capacités motrices d’un enfant de 18 mois et les capacités émotionnelles d’un enfant de 4 ans.


Ce n’est pas tout, l’alcool allume le circuit de récompense.

Initialement, ce circuit à la base est indispensable à notre survie. Il associe des actions vitales telles que manger, boire et se reproduire avec le plaisir, le grave dans la mémoire et nous incite à recommencer.


Ce système de récompense fonctionne pour tout ce qui suscite du plaisir. 

Cette association se fait dans le centre du cerveau et associe une substance ou une expérience avec un sentiment et des sensations. La dopamine, responsable du plaisir, va crée un chemin dans le cerveau, comme une piste de ski qui plus elle est empruntée plus elle sera creusée. 


Mais à notre époque, il n'y a pas que la survie qui compte maintenant et nos besoins no vitaux sont devenus  nombreux. Par exemple la consommation d’alcool… 


Et justement, l’alcool stimule sa production : 200 fois plus qu’une autre molécule non psychotrope (non addictive). Sacré effet bulldozer ! 


A cause du système de récompense, rien qu’à la vue ou à la pensée de l’alcool le besoin se déclenche par réflexe.


En outre, notre corps capable de s’adapter progressivement au poison, augmente son seuil de tolérance à l’alcool. Et notre cerveau, lui, va nous pousser à augmenter les doses pour retrouver l’intensité de son plaisir. L’accoutumance s’installe alors. 



Quelques conséquences


Les effets de l’alcool sont nombreux, ils sont directs et indirects. Je ne vais pas vous faire une liste exhaustive, mais voici quelques exemples connus et moins connus:


L’OMS déclare que l’alcool serait responsable de plus de 200 maladies chroniques: cancer, diabète, maladies hépatiques. Le risque dépend du volume d’alcool consommé



La prise de poids et l’obésité ou la difficulté à perdre du poids:

L’alcool est très calorique (2x plus que le sucre) et comporte des calories vides.

Au moment de sa métabolisation dans le foie, il est en partie transformé en acide gras et ce processus bloque la combustion de graisse. C’est une double peine

  De plus, il agit sur l’hypothalamus et perturbe la sécrétion de  l’hormone de satiété. Quand on boit on a du mal à s’arrêter de manger et petit à petit on perd sa notion de satiété. 


Perturbation de la microbiote,L’alcool altère la muqueuse intestinale créant sur son passage: dysbioses, candidoses, colopathie fonctionnelle …. Et inversement la dysbiose favoriserait l’addiction puisque les bactéries de l’intestin communiquent avec le cerveau via le nerf vague (entre autres). Elles envoient des messages de détresse, qui accentuent le mal être et l’envie de boire.



Sur le cerveau l’alcool détruit des neurones et des liaisons neuronales. Il crée des dépressions, favorise l’anxiété, les  troubles de l'attention, les psychoses…


Sur son soi.



L’alcool est une béquille?  

L’alcool répété répond à un besoin. Que ce soit le besoin de lâcher prise, d’oublier, de socialiser ou tout simplement s’autoriser d’être soi. 

Il devient un fidèle compagnon qui nous accompagne lorsque l’on ne peut pas vivre ses émotions inconfortables, trop fortes, dérangeantes. 

L’alcool donne du courage, fait sauter les barrières, il permet d’oser. En anglais on parle d’ailleurs du dutch courage ou le courage allemand. 


Je crois qu’il est directement relié à l’estime que l’on a de soi  et à la façon dont on vit ses émotions. 

Boire de l’alcool est plus qu’admis dans nos sociétés. On est fière de boire! Une personne qui ne boit pas ne sait pas s’amuser! Est coincée! Toutes ces croyances qui inconsciemment très tôt nous poussent vers sa consommation pour appartenir. 

L’alcool est associé au fun, au partage … Qui suis-je si je ne bois pas? Comment je vais être perçue? 

Enlever l’alcool est souvent perçu comme enlever tout plaisir. 


Arrêter l’alcool a été la dernière des dernières choses que j’ai faite pour atteindre mon rêve: avoir un enfant! J’ai totalement changé mon hygiène de vie, mais je pensais que ma consommation d’alcool que je jugeais occasionnelle ne poserait pas de problème. Je fais du sport, du yoga, je mange sainement et je ne fumais (presque) plus! Mince, je faisais mieux que 98% des personnes que je connaissais.  De toute façon enceinte c’est sûr j’arrêterais! 

Jusqu’au jour où un médecin à sortit les chiffres, et ce fut le coup de massue. C’était enfin devenu clair dans ma tête: si tu n’arrête pas l’alcool tes chances sont très grandement réduite, tout tes efforts d’arrêter la clope, le gluten etc… ne serviront à rien et ton rêve peut s’envoler par la fenêtre! Dans ma tête la balance plaisir / désagrément s’était inversée. La douleur ou l’inconvénient devient plus problématique que le plaisir de boire. 



Alors comment s’en sortir?


  1. Faire le point sur sa consommation et être honnête avec soi-même. Qu’est ce qui va se passer si je n’arrête pas de boire dans ma vie? S’imaginer le pire permet de se rendre compte du risque que je prend en faisant le choix aujourd'hui de ne rien faire. Puis se demander: Quelle relation je souhaite avoir avec l’alcool? Si je n’avais pas peur, comment serait ma vie sans alcool? Quelle petite action je peux poser aujourd’hui pour me rapprocher de cet idéal?

  2. Se faire accompagner: un addictologue, des proches, les alcooliques anonymes, un psy de confiance ou tout ça à la fois . 

  3. Faire le tri dans son environnement. S’entourer de personnes bienveillantes 

  4. Faire un travail sur soi, apprendre à se connaître, à s'aimer et à aimer ses émotions pour devenir son propre tuteur. 



La minute Naturopathie:


La Naturopathie peut être d’un grand soutien pour vous accompagner vers ce sevrage, que votre choix soit d’arrêter ou de diminuer. 


Je vous propose ici ma vision et mon approche, chaque thérapeute aura sa façon de faire. 


  1. Dans un premier temps, je propose de faire un bilan des neurotransmetteurs à l’aide d’un questionnaire. Y a-t- il des carences? D’où viennent-elles? Ces résultats nous permettront de choisir des habitudes de vie qui auront un impact direct sur l’équilibre du cerveau.

  2. Dans un 2ème temps, je travaille sur les intestins. Les intestins et le cerveau communiquent tout le temps pour le meilleur et pour le pire. Quand il y a une inflammation intestinale, les cellules envoient des messages de détresse au cerveau et les idées noires, les émotions désagréables et la dépression peuvent alors s’installer (voir l’article à ce sujet ici). A travers l’alimentation, l’aromathérapie, l’activité physique, et d’autres techniques nous viendront faciliter cette communication. 

  3. Changer ses habitudes. Petit à petit nous changeront les habitudes qui font du mal par des habitudes qui apportent de la vitalité. Pourquoi? Comme le dit notre très chère Einstein “La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent !" 

  4. Soutenir l’organisme par des apports de nutriments comme

  • Le magnésium marin. L’alcool vide les réserves de magnésium. C’est aussi un minéral qui aide à éliminer l’alcool et qui apaise le système nerveux. 

    • Vous pouvez en trouver dans les jus de légumes vert, les légumes vert (brocolis, épinards), les amandes, graines de courges, noix du brésil, les crustacés, les poissons gras, les compléments alimentaire (je conseille le magnésium marin sans ajout de vitamine synthétique)

  • Les oméga 3 EPA /DHA: protège les neurones et le système nerveux des dommages de l’alcool

  • La vitamine C et vitamine B d’apport naturel (j’insiste sur le non synthétique). L’alcool vide les réserve de vitamines en générale.

  • Se faire des tisanes amer pour stimuler la détox du foie: artichaut, romarin, boldo, pissenlit, Chardon marie …